Nouvelle Ère

A l’aube du VIème siècle après le Ragnarok, des quatre coins de Tanak, diverses populations avaient commencé à remettre en question l’hégémonie du Prophète de Cristal, meneur philosophique de l’Empire d’Or qui dominait depuis la fin de la Grande Guerre continentale. De bas bruits en rumeurs, s’amplifiait la question insistante de la nature véritable de cette entité prophétique qui, par une étrange force de persuasion et grâce aux armées de l’Empire, avait mis à mal les croyances d’antan jusqu’à les interdire. Alors qui était-il vraiment, celui qu’on appelait Prophète?

Nogash, l’Archonte de la Perversion, le Météore voilà certains des noms que certains murmuraient et que d’autres n’hésitaient plus à prononcer. Mais était-ce seulement possible? L’Empire d’Or aurait-il été dupé comme tous les autres, n’étant alors que la première victime des mensonges du prétendu prophète dans sa quête d’accession au statut divin?

C’est tout d’abord dans le rassemblement de nomades connu sous le nom de Mossem que les peuples en quête de vérité s’étaient saisi de leur destin pour exiger des réponses à ces questions. Les plus fervents de ces caravaniers eurent d’abord vent des visions chamaniques disséminées sur le continent. Ces rêveries mystiques seraient en réalité un rêve de Soufre, l’une des Faeries Primordiales, entités légendaires vieilles comme le monde, qui appelait à l’aide pour rassembler ses semblables égarés. Ces caravaniers, issus de toutes les nations et territoires, se mirent alors en quête de ces Faeries Primordiales, espérant que leur sagesse et leur pouvoir oublié permettraient aux peuples croyant encore aux religions proscrites par l’Empire d’Or de renouer avec les Dieux une fois qu’elles seraient toutes les quatres rassemblées.

Et c’est par les voix conjointes de deux d’entre elles, Cyan, une fois dépétrifiée, et de Fuschia, une fois libéré des geôles impériales, que la rumeur se transforma en vérité. Tanak, sa magie et la vie elle-même souffrait de la présence et des actes égoïstes du prétendu Prophète. Le déséquilibre était tel qu’ils étaient prêts à risquer de placer leur confiance dans ces nomades qu’ils ne connaissaient pas, sacrifiant une partie de leur pouvoir pour ouvrir et alimenter un cimetière proche du Mossem. Les braves pouvaient ainsi à nouveau être relevés s’ils tombaient dans la bataille. Les caravaniers se soulevèrent alors contre les forces présentes de l’Empire d’Or, condamnant le Mossem à la clandestinité mais prouvant leur valeur et leur foi aux Faeries Primordiales.

Suivant Cyan et Fushia sur des routes dérobées vers les Terres Sauvages pour répondre à l’appel de Soufre, les nomades risquèrent le tout pour le tout. Il fallait réussir ou ceux qui n’en mourraient pas seraient condamnés à vivre éternellement cachés, évitant les routes pour ne pas croiser les patrouilles de non-morts que l’Empire avait lancé à leur recherche. Rejoints discrètement en chemin ou à destination par de prestigieuses délégations d’anciennes nations ennemies de l’Empire, tels que la Couronne Grise ou les Saigneurs de Malkovie, cette foule éclectique se retrouva au rendez-vous de Soufre, autour de l’Arche originelle du Berceau d’Hilduin. Tous ensemble et, grâce aux Reliques des anciens Dieux présentes au Mossem, ils espéraient au travers de ce portail pouvoir contacter les Dieux comme jadis. Mais dès la première nuit, sous la forme d’un météore, le Prophète, prévenu par des fidèles infiltrés au Mossem, s’écrasa sur le sommet de la colline, détruisant l’Arche et avec elle, peut-être, les derniers espoirs des croyants.

Or Nogash, le Météore, avait sous-estimé ses opposants. Une coalition de circonstance, constituée des différentes délégations de nations, de clans nomades et d’une foule de caravaniers, s’opposa à lui dans une ultime bataille portée par le pouvoir retrouvé des Reliques. A l’issue d’un combat épique, le prophète et ses zélotes furent vaincus et il fût enchaîné magiquement sous sa forme de météore, le privant de tout contact avec le vif, la magie animant le monde. Blessé par la Sacrelame reforgée, il fut laissé là, inerte, sous la surveillance de Soufre et des clans de la Grande Assemblée de Terres Sauvages nouvellement refondée.

Durant l’année qui suivit, la nouvelle de la mort définitive de l’Archonte Nogash se répandit sur Tanak. Ainsi privé de sa tête pensante et, plus encore, de son principal canalisateur de magie, l’Empire se mit rapidement à vaciller. Les armées de non-morts virent leur efficacité et leurs nombres réduire rapidement. Et c’était sans compter les nécromanciens dissidents qui, en son sein, libérés de l’influence du Météore, détournèrent les troupes encore sous contrôle pour leurs propres intérêts, revendiquant un fief ou l’autre sans plus jurer d’allégeance ni à l’empire ni aux principes du Prophète disparu.

Ceux encore fidèles à l’Empire d’Or, pris de panique, durent se retirer massivement des territoires conquis sur le continent. D’autant plus que nombre de rebelles, plus ou moins organisés et plus ou moins capables, galvanisés par la nouvelle de la chute du Prophète, mettaient à mal, jusque dans les campagnes, ce qui tentait de persister de l’organisation impériale.

Le repli fut donc rapide et brutal. Mais alors qu’en moins d’une année l’Empire d’Or se retirait par-delà ses frontières d’avant la Grande Guerre, il conserva avec toute la force qui lui restait, un territoire en particulier. Plus qu’un territoire, il s’agissait d’un symbole, l’ancienne cité sainte d’Harapan. Devenue une nécropole fortifiée, elle abritait maintenant sous une pyramide construite par les impériaux, l’Arche de l’Air (Est), encore debout et connectée avec celle de Drahak, capitale historique de l’Empire. Ce qui avait été une cité sainte était donc devenu un lieu qu’on évitait comme la peste et qu’on savait aujourd’hui forcément maudit par les pires maléfices que l’Empire, spécialiste de l’ombromancie, avait pu concocter pour protéger son ultime insulte au continent qu’il avait jadis conquis.

Suite à ce repli des autorités, nombre de territoires se retrouvèrent livrés à eux-mêmes. Bien sûr, certains se constituèrent en cités-états ou cités franches, d’autres se placèrent sous la protection de plus grands seigneurs qui avaient résisté durant ces décennies d’invasion. Mais en vérité, dans de larges franges de Tanak, le vide avait fait place à l’anarchie et à l’insécurité, voyant fleurir de petits fiefs tenus par des souverains autoproclamés, des vallées entières prises en otage de compagnies de mercenaires et des ports aux mains de pirates.

De vieilles nations, quant à elles, ressurgirent de l’ombre, débarrassées de la pression et de la guerre à leurs frontières, reprenant peu à peu des territoires jouxtant les leurs. Mais les événements des 80 dernières années et, plus encore, des temps récents ne furent pas sans conséquences. Ainsi rares étaient les régions qui n’étaient pas disputées en leur sein.

En Malkovie par exemple, la mort du Duc Von Kholf étouffa dans l’œuf son grand projet d’une Malkovie teutonique et laissa une nation divisée où les Principautés et leurs Saigneurs vampires se déchirent pour réclamer l’autorité sur les territoires à hériter tandis que leurs anciennes colonies, de Yannovie ou du Midgard, revendiquent à nouveau leur droit à l’indépendance face au pouvoir vampirique. Les Teuts, libérés du front impérial sur la côte d’Arain rappellent à eux les territoires jadis contrôlés par Von Kholf, taillant encore un peu plus en pièce la région.

Dans les Terres Sauvages, la refondation de la Grande Assemblée des clans, la réapparition du Rocher Rouge, appelant les valeureux peaux-vertes en exil ou en errance à le rejoindre en Eau (nord) et le fracas du ralliement de clans ancestraux tels que le clan Wolfen, a désormais une odeur de retour à la guerre du Grand Mur. Ce retour aux vieilles querelles est d’autant plus probable avec l’assasinat de Von Kholf revendiqué par le clan Kaidhu au nom de la vengeance pour les massacres de cette époque.

Du côté des Monts-Morts, la Couronne Grise, pour la première fois de mémoire du continent, étend son pouvoir retrouvé au-delà des ses chaînes de montagnes. Dame Lenuwiel, la Tisseuse, auréolée de sa participation victorieuse au cours des événements qui ont vu la chute du Météore, profite de son influence grandissante et des opportunités naissantes qu’offrent les territoires en perdition aux abords de ses terres. Ouvrant pour son duché une nouvelle perspective géopolitique, elle confie au Régent Carderon la mission de créer des Francs-comtés qui pourraient abriter ceux qui fuyaient les ruines de l’Empire afin de les fédérer sous un Protectorat Couronnais. Nains sortis des montagnes, peaux vertes découvrant la lumière du jour ou réfugiés impériaux, tous ceux qui le souhaitent peuvent désormais profiter des terres délaissées pour les faire prospérer, tant qu’ils respectent les conditions du Protectorat.

En Feu (sud), là où le passage du Mossem et des caravaniers dans la vallée de l’Encens avait initié un grand bouleversement, les côtes chaudes jusqu’au Détroit d’Espérance semblent s’allier pour profiter des forces des uns et des autres. La région côtière se constitue en cité-états collaborantes, des accords permettant aux marchands de la Sérénissime de réinstaurer un commerce riche le long du littoral de Tanak. Partout où s’établissent et se rénovent les cités, fleurissent les productions exotiques de la Vallée de l’Encens, de Mikaron ou du Grand Ecrin, partagés par voie terrestre ou par les routes maritimes protégées par les corsaires de Port la Rafle. Certains craignent que certaines des tribus Mahouds venues s’installer au-delà du pont de terre ou que d’ indécrottables pirates ne viennent perturber ce fragile équilibre, d’autres n’hésitent pas à parier contre les montées de prix organisée par ce semblant de fédération qui jouit de sa position stratégique. Cette vaste région tient dorénavant la barrière maritime face au territoire d’origine de l’Empire d’Or, replié sur lui-même.

FAQ Cycle 3

Depuis le “Ragnarok”, date qui marque l’an zéro, lors duquel les Dieux ont quitté le monde, les différentes religions n’ont cessé d’évoluer même si pendant des siècles le contact fut malgré tout maintenu à travers la Cérémonie des Reliques. Ce dernier siècle pourtant elle fut proscrite par le Philosophisme du Prophète de Cristal à travers l’Empire d’Or qui dominait le continent. Mais depuis l’éveil de l’Arbre de Vie et la fin du Prophète, les peuples de Tanak sont libres aujourd’hui de redécouvrir le sacré et la religion. Alors à l’aube de cette nouvelle ère, qui peut prédire vers qui ou vers quoi les croyances vont se tourner? Anciennes ou nouvelles? Humbles ou ambitieuses? Quelles seront les religions de demain?

La magie émane du souffle divin, le vif. Elle est donc partout sur Tanak mais son équilibre est fragile. Elle fut fortement perturbée jusqu’à très récemment du fait de son dévoiement par l’Empire d’Or. Elle est donc encore ténue mais tend à se régénérer. Toutefois la manier requiert l’utilisation de pierres de vie et un long apprentissage.

La roulotte de la voyante, bien connue des nomades, était faite de bois des elfes. En son sein était cachée l’essence et la conscience d’Aeniel Sylvas, un arbre né de la magie et mère de tous les elfes. Depuis son éveil, l’Arbre n’a cessé de croître sans jamais s’enraciner. Il est le symbole du renouveau et permet le retour des âmes dans leurs corps, un pouvoir qu’il partage avec les autels de vie lors de la halte du nouvel an.

Il y a quelques années c’était un rassemblement de nomades, mais en son sein, en 501, s’est réveillé l’Arbre de vie, qui a permis la chute de l’Empire et de son Prophète et redonné l’espoir d’un renouveau malgré les déséquilibres du monde. Aujourd’hui c’est une ville ambulante, un pèlerinage permanent considéré sacré par ceux qui la suivent ou la rejoignent lors d’une de ses haltes, plus longue et la favorite célébrant le passage à la nouvelle année.

Lors du grand pèlerinage annuel, la caste des mystiques de l’Arbre procède à un rituel liant des autels de vie à ce dernier, leur conférant le pouvoir de ramener les âmes des défunts au sein de chaque campement de région autour de la ville sainte.

Depuis le repli de l’Empire, on remarque 4 régions du continent qui semblent dessiner le destin des territoires abandonnés…

A l’ouest sont les Principautés disputées de Malkovie, où les Saigneurs Vampires qui règnent sur le peuples humains se déchirent depuis peu pour hériter des terres du Duc Von Kholf qui a été assassiné tandis que dans certaines régions qu’ils négligent certains humains s’organisent dans l’espoir de pouvoir se passer de la gouvernance vampirique.

Au nord, les Terres Sauvages portent bien leur noms, et les clans qui y vivent en nomades en sont le reflet, si il existe une Grande Assemblée qui devrait les fédérer rien n’est jamais gagné et les conflits claniques, de territoires de chasse ou de revendications ancestrales ne manquent jamais de compliquer une réelle fédération.

A l’est, le Protectorat de la Couronne Grise est le nouveau projet d’une très ancienne nation qui, d’être restée si longtemps au creux de ses montagnes, n’a pas la meilleure réputation mais qui aujourd’hui permet que certains méritants s’installent autour des Monts-Morts sous leurs protection et sous certaines conditions.

Au Sud, les cités états de la côte collaborent autour d’une longue route qui dynamise le commerce, la Sérénissime s’y occupe surtout des aspects fiduciaires, Port-la-Rafle de missions navales et la Vallée de l’Encens de production. Mais si chacun a sa spécialité, ils sont malgré tout autonomes et si les alliances sont faites avec le sourire qui convient au marchandage les rapports n’en sont pas moins compétitifs, chacun voulant le meilleur pour son peuple.

Ces régions ont en commun d’avoir rapidement abandonné l’imposture du culte impérial qui était imposé pour revenir à leurs croyances historiques, leurs religions ancestrales et en voient fleurir de nouvelles.

C’est Tanak, un monde médiéval-fantastique avec une histoire intriquée plurimillénaire mélangeant de nombreuses races, religions, empires et nations souvent en guerre.

Venu des 4 coins de Tanak

Voici une série de textes à lire pour vous en dire plus sur les différentes régions qui composent Tanak.

Le premier document, « Venu des 4 coins de Tanak » reprend en globalité les différentes régions et leurs caractéristiques. Les documents suivants détaillent chaque région une à une.

Retrouvez les documents ici:

La Cité Sainte

Le Mossem de l’an 501 devait être celui de la liberté enfin réclamée. Le rendez-vous de Soufre, appelant à lui les autres Faerie Primordiales, Cyan, Fuchsia et Aspharoth, rassemblées grâce aux nomades, devait être le renouveau de l’espoir. En effet, grâce à l’Arche retrouvée au Berceau d’Hilduin dans les Terres Sauvages et aux rassemblement inexpliqué des reliques au Mossem, les peuples de Tanak pouvaient enfin dignement espérer reprendre contact avec les Dieux.

Mais à la nuit tombée qui suivit cette grande annonce faite par les Faeries Primordiales, la voûte céleste se déchira. Fendant les cieux,  le Météore tomba, illuminant au yeux de tous sa chute qui détruisit l’Arche à l’impact.

Une fois la stupeur passée, les curieux et les inquiets se ruèrent voir le cratère.  Alors celui qui était venu du ciel et  qu’on appelle le Prophète de Cristal  pu partager la lumière de sa vérité avec eux.

Dans la foule venue découvrir sa véritable forme, même certains de ceux qui lui refusaient le plus violemment son statut de Prophète furent troublés et puis séduits par son appel. Alors que ceux ayant depuis longtemps reconnu sa parole se prosternaient déjà au pied de son cratère, parmi les lignes de bouclier qui scandaient le nom des Dieux pour se donner du courage, le Météore attirait toujours plus d’âme à sa cause. Des frères d’armes déforçant alors les lignes de défense pour rejoindre d’un pas envoûté l’absolutisme de la philosophie ennemie. Comme fasciné par un sens enfin retrouvé, les convertis se dirigeaient irrémédiablement vers le cratère pour rejoindre leur nouveaux frères dans la vénération du Prophète de Cristal qui les appelait.

Certains comprirent alors comment le philosophisme moribond de l’Empire d’Or avait jadis pu convaincre tant de bonnes gens. Car à l’entendre par sa voix, nul ne pouvait jurer qu’il aurait résisté à l’Appel du Météore.

Mais le Prophète de Cristal lui-même avait sous-estimé les nomades et leur rassemblement.
Car sommeillait secrètement  au cœur même du Mossem une entité à la source du retour des Reliques.
En effet,  s’éveillant enfin au contact des elfes,  la roulotte de la voyante, parlant à travers cette dernière, révéla aux nomades qui elle était vraiment:
Aeniel Sylvas, l’Arbre sacré qui avait jadis donné vie aux elfes. Et la roulotte que les nomades connaissaient si bien était faite de son bois.

C’était elle qui appelait à l’aide les Reliques et les nomades. Ainsi autour de l’Arbre de vie, les nomades rassemblèrent les Reliques des anciens Dieux pour les charger une fois encore de vif sur la mélodie de leurs prières.

Dépassant pour un soir leurs querelles qui jusque-là avaient déchiré les rues du Mossem, les nomades formèrent une armée de la dernière chance, organisée autour des porteurs de Reliques, marchant vers le Météore, croisant les doigts pour que les conseils de la Tisseuse venue de Kadevra ne soient pas un piège tendu dans l’urgence de la situation. Les fidèles du Prophète, déjà rassemblés à la défense du Météore virent alors se déverser dans le creux des collines, des vagues disparate de troupes mercenaires, de compagnies éparses, de bandes en tout genre, accompagnées de leur lourde marche de canon et des médecin de campagnes virevoltant ci et là et ils comprirent alors que le Météore était en danger et qu’il faudrait ce soir là toute leur ferveur pour espérer défendre leur Prophète.

La bataille fit rage jusqu’à la nuit tombée, les fidèles du Prophète se voyant lentement encerclés, donnant leur corps pour empêcher que l’ennemi n’approche de son objectif, mais petit à petit, une Relique à la fois et au prix de nombreuses vies, les nomades se mirent tout autour du Prophète et de ses défenseurs.
Ils luttèrent férocement pour parvenir à prendre les positions nécessaires à la stratégie de rituel de bataille sur laquelle ils avaient tout misé, jusqu’à finalement, par leur bravoure et leur foi implacable,  refermer sur lui le piège magique qui devait sceller son destin. Enfermé alors au milieu des Reliques dont les prières étaient orchestrées par les savoirs de l’Archi-serrurerie, harcelé tant par les armes que par les sortilèges, les forces du Prophète commencèrent à vaciller. Coupé ainsi de la magie du monde par ce cercle de foi, il ne parvenait plus à trouver la force de rendre vie à ses fidèles tombés à sa défense. Alors finalement, un corps tombant après l’autre, il se retrouva seul. Uniquement entouré de nomades venus chercher vengeance pour les peuples opprimés de Tanak.

Clôturant la bataille et scellant le pouvoir du Météore en le couvrant de liens magiques, de fétiches et d’offrandes aux Dieux anciens, les nomades mirent alors fin à l’entreprise du Prophète de Cristal qui avait ravagé le continent depuis des siècles. Dans un moment de cri de victoire rugissant, d’embrassades exaltées, de liesses populaires et de soulagement, les nomades du Mossem exultaient alors de leurs exploits.

Bientôt les armes et les torches dans leur mains furent remplacées avec légèreté par des pintes et des bouteilles qu’ils faisaient sonner de les trinquer à leur succès. Ce rassemblement de nomades qui d’années en années n’avait cessé d’être le cœur d’évènements à l’intensité toujours grandissante semblait ce soir enfin toucher du doigt la joie d’une finalité.

Pourtant déjà la rumeur se répandait sur Tanak, celle des peuples libres qui s’étaient rassemblés autour d’une simple roulotte et avaient finalement vaincu le tyran grâce l’esprit de cet Arbre caché appelant secrètement à lui les Reliques oubliées. On parlait dorénavant du Mossem comme d’un miracle ou d’une volonté d’Hilduin lui-même d’emmener les croyants jusqu’à son berceau, où seraient rassemblés ses enfants pour donner au monde meurtri une renaissance à condition de la preuve de leur foi et de leur victoire sur le faux Prophète. Les nomades anonymes étaient dorénavant évoqués comme des héros populaires partout sur le continent et déjà beaucoup se juraient qu’au prochain passage de l’an ils seraient eux aussi parmi ces héros, rassemblés autour du miracle de l’Arbre nomade qui avait rendu la foi aux peuples.