Lettre trouvée sur le corps d’un voyageur, une dague plantée dans le coeur.

Mon cher Niccolo,

Comme nos maîtres me l’ont demandé, voici les informations que j’ai réussi à collecter à propos des  êtres appelés gardiens.

Comme tu le sais déjà, après les avoir frénétiquement (mais discrètement) recherchés, l’Empire s’en est totalement désintéressé quand nous portions encore des couches, jusqu’à nier totalement leur existence.

Par où commencer ? Peut-être par la base... Oui, ces êtres existent, ils ne sont pas des rumeurs. Même si je n’en ai pas personnellement croisé, j’ai eu suffisamment de témoignages fiables pour confirmer leur existence.

Concernant leur immortalité, la question est plus difficile à répondre, car enrobée de mythes et de légendes. Cependant, j’ai pu comparer des écrits en parlant datant d’avant la libération avec certains rapports très récents qui décrivent assez précisément des gardiens d’apparence humaine qui n’auraient pas physiquement vieillis durant ces dizaines d’années. Sorcellerie ? Mort-vivance ? Mystification ? Je n’ai malheureusement pas de réponse définitive à apporter.

Je n’ai pas réussi à trouver d’information concrète quant à leur nombre, même si certains noms semblent revenir plus fréquemment, tels que Garlik, Cadran ou Mirme. Il est à noter qu’aucun écrit ne parle de gardien du Prophète. Sans doute n’autoriserait-il pas un tel blasphème ?

Il semble certain par contre, que chacun d’eux se prétend missionné par un des (faux) dieux de l’ancien panthéon afin de s’assurer que le tissus de la réalité soit préservé – ou que les règles régissant Tanak ne soient pas transgressées. J’ai lu dans un document que l’un d’eux affirmait qu’il fallait bien que quelqu’un s’assure bien que les objets tombent sur le sol et non en l’air, même si cela me semble quand même bien étrange...

Je terminerai malheureusement ce rapport par un constat d’échec quant à leur réelle motivation car aucun être sensé ne pourrait prendre au sérieux cette histoire de contrôle de la chute des corps... Avant la Libération, de nombreuses sources indiquent que ces gardiens se retrouvaient dans la cité d’Harapan pour vénérer leurs dieux la nuit du nouvel an lors d’une cérémonie, mais depuis les témoignages sont beaucoup plus éparses et la seule mention d’un regroupement serait il y a deux ans dans un rassemblement de pouilleux sur les routes pas très loin de la Sérénissime au moment de la nouvelle année.

N’hésite pas à collecter tout témoignage un minimum fiable de leur présence, je pense que M. pourrait être intéressé.

Ton dévoué,

F.